De la même manière qu’il n’est pas aisé de choisir son papier aquarelle lorsque l’on débute à l’aquarelle, il est aussi très difficile de choisir sa peinture aquarelle et avant de pouvoir faire nos premiers achats de peinture, nous sommes assaillis par une multitude de questions :

Est-il préférable de choisir des tubes ou des godets ?

Que signifie les annotations présentes sur les tubes et les godets ?

Comment conserver sa peinture ?

Quels couleurs choisir ? Il y en a tellement chez chaque fabricant !

Afin de t’y retrouver et de te permettre de faire le bon choix, je vais te partager dans cet article 10 choses à savoir sur la peinture aquarelle !

1 : Il existe deux qualités de peinture aquarelle.

La peinture aquarelle fine dite « d’étude » et la peinture aquarelle extra-fine.

La peinture aquarelle qualité extra-fine est de meilleure qualité que la peinture aquarelle fine.

La peinture aquarelle extra fine est composée d’une concentration plus importante en pigments et ces pigments sont broyés plus finement. La peinture aquarelle fine… Elle…  Contiendra plus de liants que de pigments ainsi que des composants de moins bonnes qualités.

Au final, la peinture aquarelle fine a des couleurs moins intenses que la peinture aquarelle extra-fine et il faudra prélever plus de pigment pour obtenir une couleur plus intense.

Cela étant dit ; pour commencer la peinture aquarelle fine est tout à fait suffisante.

Elle est moins cher que la peinture aquarelle extra-fine. Elle permet donc avant d’investir dans de la peinture aquarelle extra-fine de « faire ses gammes » et de travailler les bases sans avoir peur « de gâcher » les pigments !

2 : La peinture aquarelle se présente classiquement

sous deux formes.

Bien que la peinture aquarelle se présente également sous la forme de feutres, de craies, de crayons… elle s’utilise classiquement sous la forme de godet/demi-godets et de tubes.

La composition/formulation d’une couleur sera la même qu’elle soit présentée en tubes ou en godets.

La seule différence est que l’aquarelle en tube est une aquarelle fraiche qui a la même texture que la gouache alors que l’aquarelle en godet se présente sous la forme d’un petit carré de couleur solide résultant du dépôt, du pressage et du séchage de l’aquarelle fraîche dans ce petit contenant en plastique.

Les deux ont leurs avantages et leurs inconvénients.

Avantages de la présentation sous forme de godet ou demi-godet :

– Compact et facilement transportable. Idéal pour aquareller en extérieur.

– À l’unité, un godet est moins cher qu’un tube. Il peut donc être judicieux d’acheter tout d’abord un godet pour tester une couleur avant d’investir dans le tube.

Inconvénient de la présentation sous forme de godet ou demi-godet :

Les pigments sont plus difficiles à prélever. Cette forme n’est donc pas à privilégier s’il est nécessaire de préparer des jus colorés en grandes quantités.

Avantages de la présentation sous forme de tube :

– L’aquarelle en tube se dilue facilement. Il est donc aisé de préparer des jus en grande quantité, ce qui est idéal pour aquareller de grandes surfaces, faire des lavis et travailler l’aquarelle en humide sur humide.

– Le prix au kilo de la peinture aquarelle en tube est moins cher que le prix au kilo de la peinture aquarelle en godet. Ramenée à la quantité, la peinture aquarelle en tube est donc moins onéreuse.

Inconvénient de la présentation sous forme de tube :

– Risque de l’utiliser comme de la gouache et non comme de l’aquarelle si les pigments ne sont pas suffisamment dilués avec l’eau.

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3 : Il est tout à fait possible d’utiliser ses tubes d’aquarelle

pour remplir ses godets !

Une fois tes godets vides ou de suite en utilisant une palette et des godets vides, tu peux remplir tes godets avec de l’aquarelle fraiche en tube.

Tu peux le faire avec toutes les marques de peinture. J’ai testé avec les marques Sennelier, Schmincke, Holbein, Daniel Smith et même avec la marque Winsor et Newton qui pourtant ne le recommande pas et je n’ai rencontré aucun souci.

Il te faudra juste veiller à laisser sécher l’aquarelle 1 à 3 jours selon les marques avant de pouvoir l’utiliser comme un godet.

Certaines marques sèchent rapidement (Winsor et Newton, Daniel Smith) mais d’autres plus crémeuses comme Sennelier ou Schmincke demandent d’être plus patient (2-3 jours, voir plus suivant les couleurs).

Remarque : Si tu utilises de la peinture aquarelle en tube et que la quantité de pigment déposé sur ta palette n’a pas été utilisé en totalité, sache que tu peux tout à fait réutiliser ultérieurement ces pigments séchés en les réhydratants avec quelques gouttes d’eau. Les dépôts de pigments secs d’aquarelle en tube qui ont séché naturellement sur ta palette ou dans les godets que tu as rempli se réactivent bien plus facilement que l’aquarelle en godet industrielle.

4 : La peinture aquarelle en godet peut moisir !

OUI OUI … tu as bien lu !

Tes couleurs aquarelle peuvent moisir notamment celles qui sont faites à partir de pigments organiques comme le bleu indigo, le bleu indanthrène, l’alizarine cramoisie, le rose permanent et bien d’autres.

Pour éviter qu’apparaisse la mousse blanche si caractéristique de la moisissure, il est important d’attendre que les godets soient bien secs avant de refermer sa palette surtout si tes séances aquarellées sont très espacées dans le temps !

Remarque : Si tu as peint en extérieur, n’oublie pas de rouvrir ta boite de godet une fois de retour au bercail ! 😉 Les godets pourront ainsi finir de sécher à l’air libre et cela t’évitera ce genre de déconvenue !

5 : La peinture aquarelle en tube peut dessécher

au point de ne plus être utilisable !

En effet, tes tubes d’aquarelle doivent être stockés bien fermés et dans un endroit ni trop chaud, ni trop sec.

Alors attention à ne pas les entreposer en plein soleil, au risque que la peinture sèche dans le tube entamé et qu’elles deviennent totalement inutilisables par la suite.

6 : La peinture aquarelle peut être

monopigmentaire ou polypigmentaire !

Chaque couleur est composée de pigments identifiés par un code.

Ces codes sont indiqués en tout petit sur les tubes et sur l’emballage des godets mais tu peux également les trouver directement sur les sites des fabricants.

Le code est composé de 3 parties :

La lettre P qui indique qu’il s’agit d’un pigment

1 autre lettre qui représente la couleur de base :

R= Red – Rouge

O = Orange – Orange

Y = Yellow – Jaune

G = Green – Vert

B= Blue – Bleu

V= Violet – Violet

Br = Brown – Brun

Bk = Black – Noir

W= White – blanc

1 numéro qui précise le pigment en question

Avoir connaissance de cette nomenclature pigmentaire te permettra de savoir si la couleur que tu utilises est composée d’un seul pigment (monopigmentaire) ou la résultante d’un mélange de plusieurs pigments.

Par exemple, le bleu indanthrène de chez Sennelier est un pigment PB60. Il s’agit d’une couleur monopigmentaire.

Le vert Sapin de chez Sennelier est quant à lui une couleur obtenue à la suite d’un mélange de 3 pigments : PG7, PY42, PBk7. Il s’agit d’une couleur polypigmentaire.

 

Quel est l’intérêt de savoir si ta couleur est mono ou polypigmentaire ?

Cela t’évitera certaines mauvaises surprises comme l’obtention de mélanges « sales » lorsque tu mélangeras tes couleurs.

En effet, plus tu mélanges de pigments, plus tu ternis et « salis » les couleurs.

Pour conserver l’éclat des couleurs et éviter l’obtention de couleurs « boueuses », il est conseillé de ne pas mélanger plus de 3 pigments ensemble.

Donc autant il est intéressant de désaturer une couleur monopigmentaire en y rajoutant un ou deux autres pigments, autant il faut faire attention aux couleurs obtenues par mélange de couleurs polypigmentaires qui risquent d’être assez opaques et inesthétiques.

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7 : Une même appellation chez différents fabricants

ne correspond pas forcément à la même couleur !

Chaque débutant est passé par là car la logique veut cela ! Il est tout naturel de vouloir constituer sa palette de couleurs en se fiant tout simplement aux noms des couleurs !!

Et pourtant, c’est une belle erreur engendrant déconvenues !

Pourquoi ?

Car le nom des couleurs n’est qu’un nom commercial choisi selon l’envie du fabricant et n’est pas une référence technique.

Ainsi, un même nom qui revient dans différentes marques comme le bleu outremer, le bleu indigo ou le rose opéra pour ne citer que ceux-là n’ont pas forcément exactement la même teinte.

Alors mais comment faire pour retrouver précisément une couleur d’un fabricant à l’autre ?

En te fiant à la composition en pigment(s) de ta couleur et non à son nom commercial.

Voici quelques exemples pour expliquer mes propos :

(WN = Winsor et Newton, S= Sennelier, DS = Daniel Smith)

1) Le jaune transparent de WN est composé du pigment PY150. Chez Sennelier, cette dénomination n’existe pas. On pourrait donc être tenté de se tourner vers le Jaune primaire ou le Jaune Sennelier clair en pensant que ces teintes sont identiques au Jaune transparent ! Or ces deux couleurs sont composées respectivement du pigment PY74 et PY153. Ces jaunes auront donc des teintes différentes du jaune transparent de chez WN. Ainsi, si tu souhaites acheter chez Sennelier une couleur ayant quasi la même teinte que le jaune transparent de chez WN, il est plus judicieux d’acheter la couleur laque jaune(S) élaboré à partir du PY150 que la couleur jaune primaire (S) ou jaune sennelier clair (S).

2) Le bleu outremer français de chez WN et DS sont tous deux composés du pigment PB29. Ils auront donc des teintes proches. Par contre, la même dénomination Bleu outremer français chez Sennelier est composé d’un mélange de deux pigments (PB29 + PV 15), la teinte sera donc différente de celles des marques WN et DS.

De même le rose opéra de chez Sennelier (PR81:1) et de chez Winsor et Newton (PR122) ont des teintes totalement différente malgré une même dénomination !

Etudier la composition en pigments de tes couleurs te permettra donc d’acheter tes couleurs sans risquer de mauvaises surprises une fois les couleurs réceptionnées mais aussi d’être plus à l’aise avec les mélanges !

Par exemple, le Turquoise de phtalo de chez Sennelier est constitué d’un mélange de deux pigments (PB15:3 + PG7). Or le PB15:3 est un bleu froid type Bleu Winsor nuance verte WN (PB15) et le PG7 est un vert type Vert winsor nuance  bleu WN (PG7) donc en mélangeant ces deux couleurs de chez WN, il est possible d’obtenir un bleu turquoise type Turquoise de phtalo de chez Sennelier.

NB : Le Colour Index International référence tous les pigments à la base de la confection des couleurs à peindre. Si tu veux le consulter, il te suffit de cliquer ici !

8 : Certains pigments sont plus lourds que d’autres !

Tu as sans doute déjà pu constater que certains de tes mélanges se « désolidarisent ».

Je m’explique ! Tu mélanges deux couleurs. Tu poses la couleur obtenue sur ton papier. Tu poses une autre couleur sur ton papier et lorsque tu souhaites recharger ton pinceau avec ton premier mélange, celui-ci présente deux phases distinctes sur ta palette et tu dois « remélanger » tes deux couleurs pour obtenir un mélange homogène.

Tu vois maintenant de quoi je te parle ! Et tu te demandes sans doute pourquoi cela se produit ?

En fait chaque pigment a sa propre densité et les pigments minéraux sont plus lourds que les pigments organiques.

Les pigments minéraux mélangés avec de l’eau auront tendance à retombés au « fond » du jus coloré s’ils ne sont pas mélangés régulièrement alors que les pigments organiques resteront en suspension dans l’eau de dilution et teinteront l’eau de manière uniforme.

Ainsi, si tu mélanges deux pigments qui n’ont pas la même densité (un pigment organique et un pigment minéral), ils auront tendance à se « désolidariser » sur ta palette car l’un plus lourd que l’autre tombera « au fond » de ton jus si tu ne les mélanges pas constamment.

Tu peux aussi constater ce phénomène directement sur ton papier !

Les pigments organiques se diluent de manière uniforme sur le papier alors que les pigments minéraux plus lourds se diluent de manière moins homogènes sur le papier.

Ce phénomène explique notamment pourquoi tu as plus de difficultés à réaliser un lavis uniforme avec des pigments bleus. En effet, le bleu Outremer, le bleu de Cobalt ou encore le bleu de Prusse sont des pigments minéraux. Il est donc plus difficile d’obtenir un beau lavis sans traces avec ces couleurs !

Quant à un jus coloré mélange pigment organique-pigment minéral, il créé un effet particulier de « floculation » sur le papier car le pigment minéral plus lourd que le pigment organique se dépose sur le papier et laisse l’autre « flotter, ce qui donne cet effet de « séparation » de pigments.

Cet effet sera plus ou moins marqué selon la proportion de la nature des pigments utilisés pour créer le mélange ! Il dépendra aussi de la qualité et du grain du papier utilisé !

Cet effet peut bien sûre être recherché par l’artiste !

Ainsi avoir connaissance de la différence de comportement des pigments dans l’eau sur le papier selon leurs origines permet des jeux de matières intéressant à creuser !

9 : Tes couleurs ne sont pas égales en ce qui concerne la transparence.

Il existe des couleurs transparentes, semi-transparentes, semi-opaques et opaques !

Tu le sais ! Une des particularités de la peinture aquarelle, c’est sa transparence ! C’est le fait de percevoir le blanc du papier au travers de la peinture.

Or, les couleurs ne sont pas égales en ce qui concerne la transparence. Certaines couleurs sont moins transparentes que d’autres et les couleurs dites opaques recouvrent le blanc du papier et masquent les couleurs qui ont été peintes en dessous d’elles.

Certains aquarellistes te diront de ne travailler qu’avec des couleurs transparentes. Moi je pense que les couleurs transparentes et opaques ont toutes deux leurs utilités mais qu’il est primordial d’avoir connaissance de cette subtilité afin de les utiliser à bon escient !

En effet, privilégier des couleurs transparentes te permettra :

– de jouer avec la superposition de couches de peintures (glacis),

– d’obtenir des réalisations plus lumineuses puisque la perception du blanc au travers de la peinture crée de la lumière,

– d’éviter la création de mélanges dit «boueux » car mélanger plusieurs couleurs opaques ou rajouter une part élevée de couleur opaque  à un mélange favorise l’apparition de cette fameuse couleur « boueuse ».

Au contraire, les couleurs opaques te permettront grâce à leur pouvoir couvrant de « cacher » certains détails qui ne te plaisent pas ou de faire « ressortir » certains éléments en fin de réalisation .

Savoir reconnaître les couleurs couvrantes t’évitera également de cacher involontairement des détails que tu aurais souhaité conserver.

Remarque : Les couleurs « cadmium », les couleurs « terres » et rouges sont souvent des couleurs opaques ! Mais rien ne t’empêche de les utiliser très diluées si tu souhaites pouvoir observer le papier par transparence !

Alors ! Comment savoir si ta couleur est opaque ou transparente ?

C’est très facile ! Il te suffit de regarder l’étiquette sur ton godet, les inscriptions sur tes tubes ou bien de consulter les sites des fabricants ou ton catalogue du « Géant des Beaux-Arts ». Les propriétés de chaque couleur y sont indiquées !

Tous les fournisseurs de peinture aquarelle utilisent la même nomenclature :

peinture aquarelle: transparence opacité aquarelle

Suivant les fournisseurs seront utilisés des petits carrés ou cercles.

Il est aussi possible de trouver une classification avec des lettres, dans ce cas-là sont utilisés les lettres : ST pour semi-transparent, SO pour semi-opaque, T pour transparent, O pour opaque.

10) ⚠⚠⚠ Certaines peinture aquarelle –

Certains pigments aquarelle sont toxiques !

Certains pigments sont toxiques notamment ceux à base de cobalt ou de cadmium par exemple (bleu de cobalt foncé, vert de cobalt, jaune cadmium clair véritable …)

Il faut donc veiller à éviter leurs contacts avec la peau, ce qui peut surtout arriver au moment de laver le matériel de peinture à la fin d’une séance et veiller à ne pas les ingérer par inadvertance !

Il est donc préférable d’éviter de frotter les pinceaux chargés de peinture directement avec tes doigts (utilise éventuellement des gants en caoutchouc réservés à cela si besoin) et lave toi bien les mains après chaque séance d’aquarelle.

Attention aussi à tes enfants ou petits-enfants s’ils sont dans les parages lors de tes séances aquarellées ou s’ils ont accès à ton « coin créatif  » ainsi qu’à nos amis les chats qui ont une fâcheuse tendance à vouloir boire l’eau de rinçage toute « cracra » plutôt que l’eau propre contenue dans leurs gamelles !

Attention aussi à ne pas jeter ton eau de rinçage dans la nature lorsque tu aquarelles en extérieur !

Et voilà !

C’est tout pour aujourd’hui mais c’est déjà pas mal ! Non ?!?!

J’espère que ces « révélations » t’aideront dans ton aventure aquarellée !

 En tout en ce qui me concerne avoir connaissance de tout cela m’a permis de progresser dans ma pratique ! 

À toi maintenant de

« Take Time to Make Your Soul Happy » ! 

et de t’équiper en peinture aquarelle en toutes connaissances de cause !

Avais-tu déjà connaissance de ces informations ou en découvres-tu quelques-unes ?

 Dis moi tout en commentaire !

 

Je suis curieuse de le savoir et ai trooooooooooop hâte de te lire !!

😃😃😃

 

Si cet article t’a plu, pense à le partager ! Merci !

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